26.03.2015

Transformation plus poussée du bois au Congo: « L’utilisation du bois en tant que matériau local peut permettre de lutter contre les changements climatiques ». Déclare Simon Makanga, Point focal maisons en bois au MEFDD

Dans la perspective de la transformation totale du bois au niveau local conformément aux dispositions du Code forestier (quota 85/15), tout comme dans la lutte contre les changements climatiques, la République du Congo a opté pour la construction des maisons en bois. Sous la férule du Ministère de l’Economie Forestière et du Développement Durable, quelques sociétés forestières s’attèlent à la mise en œuvre de cette option prise par le Congo en construisant des maisons en bois. Afin d’appréhender les contours liés à cette nouvelle option, la rédaction du site Web du MEFDD s’est entretenu avec M. Simon MAKANGA, Point focal Maisons en bois.

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Question : Vous êtes le Point focal Maisons en bois. Pouvez-vous nous dire pourquoi le Congo a-t-il opté pour la construction des maisons en bois ?

Simon MAKANGA : Dans notre pays principalement dans la partie méridionale ou sud Congo, on construisait en planches. Mais ce  n’était pas du bois de bonne qualité. Le bois n’était pas traité au préalable. Aux alentours des scieries, on se mettait à bâtir des maisons avec du bois ayant de l’aubier c'est-à-dire, avec des parties du bois véhiculant des maladies. Bref, les gens construisaient avec du bois non traité. Les pouvoirs publics ont pensé que l’utilisation du bois en tant que matériau local peut permettre de lutter contre les changements climatiques. Il s’agit également de mettre en valeur un matériau local qui est le bois, dans la perspective de la transformation totale du bois au niveau local comme le prévoit le Code forestier par le respect quota 85/15.

Q : Comment les maisons en bois peuvent elles contribuer à la lutte contre les changements climatiques ?

P.F.S.M : Il y a lieu de préciser que le bois est un mauvais conducteur, il brûle progressivement. En cas d’incendie par exemple, les dégâts sont considérables dans une maison en parpaing, contrairement à une maison en bois. Aujourd’hui, tous les Congolais constatent les effets des changements climatiques avec les fortes chaleurs. Les maisons construites  avec le parpaing ou le ciment, deviennent invivables. Ce qui n’est pas le cas pour les maisons en bois où il fait plutôt bon vivre. Dans le cadre de la lutte conte les changements climatiques, les maisons en bois sont des isolants pour  la chaleur. Dans le département de la Loire en France, c'est-à-dire vers la ville de Nantes, on est aujourd’hui à 15% déjà de construction de maisons en bois depuis les années 90. 

Q : Depuis quand le Projet Maisons en bois est installé au Congo ?

P.F.S.M : Dans la perspective de la transformation plus poussée du bois, nous l’avons dit, le Congo s’est engagé dans un processus de construction des maisons en bois. En pareille circonstance, on  s’inspire toujours  des pays dont l’expérience est avérée dans cette pratique comme  la Guyane Anglaise dont la capitale, Georges Town est construite à 80% en bois. Ce pays a le même climat que le Congo. C’est ainsi que des cadres du Ministère de l’Economie Forestière et du Développement Durable, ont été envoyés en mission respectivement en Octobre 2010 et en juin 2011. Le 19 Avril 2011, une note de service instituant le projet nommant le Point focal a été signée. C’est une initiative du Gouvernement visant à transformer à terme la quasi-totalité des bois récoltés sur place.

Q : Est-ce que les maisons écologiques en bois ont une longue durée de vie ?

P.F.SM : Les maisons écologiques en bois durent autant que les maisons en parpaing. Pour preuve, la maison attribuée au Directeur Départemental de l’Economie Forestière de Pointe-Noire ne bénéficiant pourtant pas d’un traitement particulier existe il y a près de 50 ans, elle tient encore. A Georges Town en Guyane Anglaise, l’hôtel Carologe (R+2) construite depuis 1860 existe jusqu'à ce jour. Les maisons écologiques en bois peuvent durer autant que les maisons en parpaing.  

Q : Ces maisons sont conformes aux standards nationaux ou aux normes internationales ?

P.F.SM : Ces maisons sont construites selon les standards ou normes internationales. Fait autrement relèverait de l’anarchie. 

Q : Est-ce qu’on peut fabriquer une maison en bois avec n’importe qu’elle essence ? 

P.F.SM : Non parce qu’elle doit répondre à un certains critère précis. La qualité physico-chimique, le contact, l’élasticité…sont autant de critère que le bois doit réunir pour participer à la construction.

Aussi il faut savoir que de ces critères, le bois pourra être utilisé à l’intérieur ou à l’extérieur de la maison.

Q : Quel est votre rôle entant que point focal ?

P.F.SM : Mon rôle est d’assurer la liaison entre le MEFDD et les sociétés forestière d’une part, et d’autre part entre les sociétés forestières et les demandeurs (usagers).

Q : Depuis que vous êtes point focal quelles action avez-vous déjà menée à propos ?  

P.F.SM : La sensibilisation et la vulgarisation des maisons en bois à travers les émissions radiotélévisées réalisées à la Congolaise industrielle du bois (CIB) OLAM, à Mpila.

A Sibiti avec la société Likouala –Timber sur la maison en bois construite par elle pendant les festivités du 15 août 2014, dans le Département de la Lékoumou.

Les réunions avec les sociétés forestières pour les amenées à s’impliquer d’avantage. 

Q : Combien de maisons pensez-vous construire ? 

P.F.SM : On peut construire autant qu’on veut dans des délais record. Tout ceci est fonction de la demande.

Q : Combien ces maisons coûtes-elles ?

P.F.SM : Le prix varie selon le type de maisons. Il faut retenir que le prix est fonction de l’offre et de la demande. Cependant, il  sied de noter que le rapport coût durée de la construction, fait largement pencher la balance en faveur des maisons écologique en bois.

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