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13.05.2015

Une stratégie africaine pour prévenir, et réduire le commerce illicite d’espèces et de produits de la faune et de la flore sauvages

Brazzaville, capitale de la République du Congo, a abrité du 27 au 30 Avril 2015 au Palais des congrès, la Conférence internationale sur l'exploitation illégale et le commerce illicite des produits de la faune et de la flore sauvages d'Afrique. Les chefs d’État, experts et décideurs africains, ont relevé l’urgence nécessitée de converger les efforts en vue de lutter contre le trafic illégal des espèces naturelles dans le continent. Cette rencontre a abouti à l’adoption des projets de stratégie et de plan d'action à l’échelle continentale pour réduire, au mieux, arrêter le commerce illicite des espèces animales et végétales sauvages.


Initiée par l’Union africaine lors de sa 23ème session en juin 2014, la conférence, tenue sur le thème « Sécuriser la biodiversité d’Afrique pour la durabilité et la paix mondiale », était placée sous les auspices, de la République du Congo, en partenariat avec la Commission de l'Union africaine (CUA). Elle a bénéficié des soutiens du Programme des Nations Unies pour le  développement (PNUD), du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), de la Banque africaine de développement (BAD), de l'Équipe spéciale de l'Accord de Lusaka et de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). 

Plusieurs allocutions ont été prononcées le mercredi 29 Avril, à l’ouverture du segment de haut niveau, dont celles des présidents tchadien, Idris DEBI ITNO et congolais Denis SASSOU NGUESSO. Tous ont reconnu que la perte constante des ressources naturelles constitue pour les Etats africains, une menace dont les efforts se font ressentir sur le bien-être social, le développement économique et la durabilité environnementale. 

Les gouvernements africains ont réaffirmé, dans la déclaration finale de la conférence, la nécessité d’une stratégie unifiée pour aider l’Afrique à lutter contre le commerce illicite des espèces et des produits de la faune et de la flore sauvages. Le projet de stratégie ainsi développé, pour la période 2015-2024, constitue une première à l’échelle du continent africain. Cette stratégie assortie d’un plan d’action continuera à être développés en consultation avec les États africains. En juin prochain, leur niveau d'avancement sera examiné, à l’occasion de la réunion biannuelle des décideurs africains, qui se tiendra en Afrique du Sud, peu avant son adoption.

Le but de cette stratégie est de prévenir, réduire, ou au mieux éliminer le commerce illicite des produits de la faune et de la flore sauvages. D’une manière pratique, cette stratégie poursuit plusieurs objectifs spécifiques à savoir promouvoir un engagement politique ; un accroissement des capacités de connaissances et de sensibilisation ;  une amélioration de la gouvernance et de la coopération régionale ; une implication accrue des pays destinataire pour diminuer la demande de ces produits ;  une promotion du développement économique et des moyens de subsistance des communautés locales, grâce à leur utilisation durable de la faune et de la flore sauvages ;une réduction des impacts économiques et sécuritaires des crimes environnementaux ; et enfin une amélioration des capacités des États d’origine et de transit dans la détection d’activités illicites, en particulier aux frontières.

La stratégie cherche en outre à susciter des réponses et des actions coordonnées de la part des États africains en matière de lutte contre le trafic illégal des espèces naturelles, principalement par le renforcement de leurs cadres institutionnels et juridiques ainsi que l’application des lois existantes aux niveaux national et international. De tel trafic étant souvent entretenu par des réseaux transnationaux de crime organisé, aucun pays ne peut y faire face seul, surtout à l’intérieur de ses propres frontières, où le besoin d’une forte collaboration s’impose.

En particulier, la stratégie vise à opérationnaliser les décisions prises lors des précédents forums internationaux, et à disposer de grands financements pour soutenir ce combat. De manière concrète, une emphase particulière est également placée sur le rôle essentiel des communautés locales, dont l’implication dans la gestion de ces problématiques est absolument cruciale. Enfin, il est intéressant de noter que si la stratégie aborde évidement les problématiques liées à l’origine de ces crimes environnementaux, elle s’intéresse également aux pays de transit et de destinations finale des spécimens illégalement commercés. Dans cette optique, les participants ont recommandé la tenue d'une conférence conjointe avec les pays consommateurs et de transit d’Asie, en vue de convenir des actions conjointes à mener pour éliminer l'offre, la demande, le commerce et la consommation illicite des produits d'espèces sauvages en provenance d'Afrique.

 En sa qualité d’État hôte de la conférence, la République du Congo a saisi l’occasion pour faire passer un message fort en brulant l’intégralité des stocks d’ivoire et d’essences de bois également saisies lors des patrouilles contre le commerce illicite de ces produits. Un acte qui symbolise la détermination politique du continent à lutter contre les crimes environnementaux. 

 

 

Auteur : Marie Odette ITANGO

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